Dossier 2022 : 12 films qui sont sortis des sentiers battus

Envie de voir quelque chose de différent ? Le Polyester a, comme chaque année, à cœur de mettre en valeur les propositions artistiques qui sortent de l’ordinaire et les cinéastes qui ne suivent que leur propre recette. Après les révélations de l’année (dont certaines auraient pu figurer dans ce dossier !), place désormais aux films qui sont le plus sortis des sentiers battus en 2022.


Destruction Babies | Tetsuya Mariko (Japon)
Enfin sorti en salles 6 ans après sa première à Locarno, Destruction Babies part d’un postulat simple (un homme tabasse tous les inconnus qu’il rencontre) et le pousse jusqu’à l’absurde et la folie. Ce déluge punk dissonant est traversé par une puissante poésie désespérée.
Notre critique de Destruction Babies


Days | Tsai Ming-Liang (Taïwan)
Entièrement muet, Days est une hypnotisante mosaïque de vignettes méditatives et bouleversantes. Très radical et pourtant câlin, le film comprend notamment une scène de massage plus immersive que la plus accomplie des 3D. Le long métrage est actuellement en salles.
Notre critique de Days


Le Grand mouvement | Kiro Russo (Bolivie)
Dans une ville à la géographie ubuesque, le film suit un fil tout aussi imprévisible, passant du réalisme social à la prophétie fantastique sans âge. Ses images sont saisissantes de mystère : Kiro Russo enchaine à son rythme les fulgurances formelles.
Notre critique du Grand mouvement
Notre entretien avec Kiro Russo


Incroyable mais vrai | Quentin Dupieux (France)
Ce titre sonne comme un manifeste pour le cinéma de Dupieux (déjà cité dans notre dossier l’an passé). Le cinéaste examine la frontière entre la banalité et l’absurde à travers une perte de repères qui fait rire et inquiète à la fois. Une formule imprévisible qui fait à nouveau merveille dans le récent Fumer fait tousser.
Notre critique de Incroyable mais vrai


Irradiés | Rithy Panh (France/Cambodge)
Irradiés est un documentaire choc rendu particulièrement immersif par l’usage de la polyvision et son écran divisé en trois parties. Témoignage terrassant, le film de Rithy Panh prend la forme d’un cri : un cri d’espoir et un cri pour conjurer le malheur.
Notre critique de Irradiés


J’étais à la maison, mais… | Angela Schanelec (Allemagne)
Alors même qu’elle semble aller vers le réalisme le plus intransigeant, Angela Schanelec ouvre la porte du fantastique et transforme le quotidien d’une famille endeuillée en une danse fantasmagorique. Sa mise en scène stupéfiante donne à la moindre image quotidienne une force profondément magnétique.
Notre critique de J’étais à la maison, mais…
Notre entretien avec Angela Schanelec


Medusa | Anita Rocha Da Silveira (Brésil)
Fantaisie pulp et underground aux néons ensorceleurs, Medusa est une splendeur visuelle d’une grande générosité. Ce film d’horreur pop, politique et féministe, offre en réponse à la montée du fascisme des visions vengeresses et cauchemardesques à la Dario Argento.
Notre critique de Medusa
Notre entretien avec Anita Rocha Da Silveira


Pacifiction – Tourment sur les îles | Albert Serra (France/Espagne)
Vrai/faux film d’espionnage baignant dans une torpeur tropicale, Pacifiction est une expérience fiévreuse au rythme sorcier. Son charme est à la fois vénéneux et rigolard, comme un monologue aviné dont on ignore s’il débouchera sur de la drague ou une baston.
Notre critique de Pacifiction – Tourment sur les îles
Notre entretien avec Albert Serra


Sous le ciel de Koutaïssi | Alexandre Koberidze (Géorgie/Allemagne)
Sous le ciel de Koutaïssi est une fable démesurée qui donne sans cesse l’impression d’inventer son propre style. Le réalisme magique dont fait preuve le Géorgien Alexandre Koberidze semble venir d’un autre temps du cinéma. Un enchantement !
Notre critique de Sous le ciel de Koutaïssi


Les Travaux et les jours | Anders Edström & C.W. Winter (Etats-Unis/Suède/Japon)
Ce prodigieux film-monde de 8 heures propose une immersion rare. Les cinéastes filment une tonne de scènes et une tonne de détails pour décrire tout un micro-univers en micro-événements. C’est une expérience fascinante, quelque part entre un clip de Björk et un film de Naomi Kawase.
Notre critique des Travaux et les jours


Vitalina Varela | Pedro Costa (Portugal)
Lauréat du Léopard d’or à Locarno, Vitalina Varela est un monument pictural dans lequel Pedro Costa sculpte la lumière comme nul autre. Les ruelles sont plongées dans une obscurité intransigeante qui ressemble à une malédiction et le résultat est subjuguant.
Notre critique de Vitalina Varela


Vortex | Gaspar Noé (France)
Vortex est l’exploration hypnotique d’un labyrinthe mental, celui d’une dame âgée égarée dans son propre appartement. Avec un étonnant usage du split screen, le film parvient à être terrifiant et chaleureux à la fois, cruel et pourtant émouvant.
Notre critique de Vortex


Dossier réalisé par Gregory Coutaut & Nicolas Bardot le 7 décembre 2022.

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