Critique : Une femme de notre temps

Juliane, commissaire de police à Paris, est une femme d’une grande intégrité morale. Mais la découverte de la double vie de son mari va soudain la conduire à commettre des actes dont elle ne se serait jamais crue capable…

Une femme de notre temps
France, 2022
De Jean-Paul Civeyrac

Durée : 1h40

Sortie : 05/10/2022

Note :

UNE FEMME D’HONNEUR

Est-ce Jean-Paul Civeyrac, cinéaste sérieux et discret du début des années 2000, qui a opéré un virage plus romanesque avec ces derniers films (Mes provinciales, ou son excellente adaptation de Doris Lessing, Mon amie Victoria) ? Est-ce Sophie Marceau qui, après une pause de quelques années, souhaite troquer ses comédies populaires pour du cinéma d’auteur (elle n’a jamais été aussi bonne que dans Tout s’est bien passé de François Ozon) ? Toujours est-il qu’il y avait de quoi être curieux face à la rencontre inattendue de ces deux-là. Sur quelle case de quel jeu de l’oie peuvent se croiser ces parcours bien distincts, et à quoi peut bien ressembler le résultat ?

Le résultat, justement, nous a hélas paru d’une très grande platitude dont personne ne sort gagnant. Comme chez Ozon, Marceau comprend ce qu’elle peut gagner à jouer avec une économie d’effets, mais à l’inverse elle passe ici tout le film avec une seule et même expression sur le visage. Civeyrac continue de mettre de l’eau populaire dans son vin d’auteur mais le résultat est un drame si convenu qu’il n’en garde aucune ivresse. La photo est terne, les violons pénibles et superflus, les dialogues trop explicatifs, le basculement psychologique de la protagoniste est arbitraire, les rebondissements de cette histoire de vengeance amoureuses paraissent venir d’un soap : tout dans Une femme de notre temps (y compris son titre) semble sorti non pas d’un film de cinéma mais d’une énième série télé du jeudi soir sur une femme-flic.

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par Gregory Coutaut

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