Critique : Le Secret des Perlims

Claé et Bruô sont deux agents secrets de royaumes rivaux, ceux du Soleil et de la Lune, qui se partagent la Forêt Magique. Lorsque les Géants menacent d’engloutir leur monde sous les eaux, les deux ennemis doivent dépasser leurs différences et allier leurs forces. Ils partent alors à la recherche des Perlims, des créatures mystérieuses qui, elles seules, peuvent sauver la Forêt…

Le Secret des Perlims
Brésil, 2022
De Alê Abreu

Durée : 1h15

Sortie : 18/01/2023

Note :

C’EST ÇA ÊTRE DE TOUTES LES COULEURS

Comme un clin d’œil malicieux à l’écran entièrement blanc qui ouvrait Le Garçon et le monde, précédent film du cinéaste brésilien Alê Abreu, Le Secret des Perlims débute avec l’effet inverse : un stroboscope pétaradant de monochromes vifs et joyeux. A posteriori, ce geste bref pourrait presque être interprété comme une invitation à ne pas attendre exactement la même chose de ce nouveau film. En effet, Le Secret des Perlims n’est pas le même film que Le Garçon et le monde, et ne cherche d’ailleurs pas à l’être.

La différence la plus notable tient sans doute dans la trame narrative ici nettement plus classique, bâtie autour d’archétypes et légendes bien identifiés de récits enfantins. Claé et Bruô sont deux créatures habitant la foret, deux enfants/animaux aux traits anthropomorphiques. Ce sont aussi deux agents ennemis en mission secrète qui vont devoir faire fi de leurs différences et apprendre à s’unir face à un ennemi commun. Si la morale est visible à l’horizon dès les toutes premières scènes, l’impression d’avoir un train d’avance sur le film se dissipe finalement dans le dernier acte où la résonance politique de cette fable (écologie, populations déplacées…) prend davantage le devant.

Le style d’animation libre et crayonné du Garçon et le monde laisse ici place à un un ensemble certes plus familier mais riche d’harmonies fort chatoyantes. En ce sens, l’introduction du film était une promesse: Le Secret des Perlims est un déluge de couleurs merveilleuses où le moindre recoin de la jungle est paré de reflets arc-en-ciel. « Utiliser les couleurs me permet d’exprimer des choses que les mots ne peuvent pas dire aisément » confie d’ailleurs le réalisateur. Encore plus que le fil narratif, ce sont les couleurs que l’on a ici envie de suivre. Ce sont elles qui nous transportent avec puissance et poésie.

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par Gregory Coutaut

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