Rotterdam 2019 | Critique : God of the Piano

Pianiste, Anat perd les eaux en plein concert. Elle accouche d’un fils qu’elle espère virtuose du piano. Mais celui-ci naît sourd…

God of Piano
Israël, 2019
De Itay Tal

Durée : 1h20

Sortie : –

Note : 

LA GROUPIE DU PIANISTE

Le postulat et les premières scènes de God of the Piano donnent l’impression de voir un cruel mélodrame en provenance de Corée. Mais c’est d’Israël que vient ce premier long métrage de Itay Tal (lire notre entretien), sur une mère rêvant que son fils devienne un virtuose du piano – mais celui-ci naît… sourd. Sans trop en dévoiler, les premiers instants de God of the Piano empruntent au mélodrame le plus rocambolesque et lancent le film très fort et très haut.

God of the Piano avale ensuite les années, et ce de manière assez audacieuse. On imaginait une certaine tension drolatique, le film se rapproche finalement davantage du thriller psychologique avec ses personnages extrêmement tendus et sur le point d’exploser. Tal sait raconter de façon remarquable, sans trop se reposer sur les dialogues. Et la blancheur visuelle du film lui donne quelque chose de malade.

Même s’il garde toujours son mauvais esprit, God of the Piano est de plus en plus appliqué et manque probablement d’un grain de folie, d’une excentricité, d’un saut dans le vide pour exploiter pleinement la méchanceté de son sujet. Mais c’est un drame solide sur la maternité toxique (et par extension sur les relations familiales toxiques) qui, par sa brutale concision, gagne en mordant.

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par Nicolas Bardot

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