Quinzaine des Réalisateurs 2019 : notre dossier

La reprise de la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs débute ce jeudi 30 mai et durera jusqu’au 9 juin. Nous vous présentions notre entretien avec son délégué général Paolo Moretti. Aujourd’hui, nous nous plongeons plus en détails sur chacun des films retenus. Vous devriez en entendre parler tout au long de l’année… Découvrez-les au Forum des Images dès maintenant ! Et pour gagner des places, n’oubliez pas notre concours…

LES GRANDS NOMS

La Quinzaine des Réalisateurs a débuté ce mercredi avec la remise du Carrosse d’or décerné par la Société des réalisateurs au maître John Carpenter. Comme un clin d’œil à une sélection où le cinéma de genre s’est cette année fait une belle place, qu’il s’agisse de purs films d’horreur à des longs métrages qui empruntent au genre. Le film d’ouverture est en tout cas signé par un réalisateur inclassable. Quentin Dupieux présente la comédie Le Daim qui met en scène Jean Dujardin dans la peau d’un quadragénaire arborant une veste en daim et qui a un projet – et on sait ce que Dupieux peut imaginer comme folies à partir d’un pitch aussi sibyllin.

Quels seront les autres événements de l’année à la Quinzaine ? Du côté des grands cinéastes déjà habitués aux grands festivals, on attend forcément le nouveau film monumental du Philippin Lav Diaz. Intitulé Halte, ce long métrage se déroule dans le futur, dans une Asie du sud-est plongée dans une nuit chaotique et permanente. Le Français Bertrand Bonello signe Zombi Child, un mystérieux récit vaudou dans un pensionnat parisien. Le Japonais Takashi Miike réalise First Love, une course-poursuite dans un Tokyo nocturne dont le héros est un jeune boxeur amoureux qui va se retrouver au cœur d’une sale affaire.

LES ESPOIRS

La Quinzaine accueille de nombreuses nouvelles têtes qui n’ont encore jamais été sélectionnées à Cannes. On retrouve les nouveaux films de révélations récentes, comme The Lighthouse, mystère horrifique réalisé par l’Américain Robert Eggers (The Witch). Ce film, présenté comme « hypnotique et hallucinatoire », raconte l’histoire de deux gardiens de phare, au 19e siècle, incarnés par Robert Pattinson et Willem Dafoe. Révélé par Violet qui fut sélectionné à la Berlinale, le Belge Bas Devos réalise Ghost Tropic qui raconte le voyage nocturne d’une femme après une longue journée de travail. Le Tunisien Ala Eddine Slim, révélé par l’ambitieux The Last of Us, signe Tlamess qui raconte les disparitions mystérieuses d’un soldat et d’une jeune femme.

Découvert avec le polar Old Stone, le Canadien Johnny Ma réalise le drame chinois To Live to Sing qui suit les aventures d’une troupe d’opéra luttant pour sa survie. Autre talent prometteur, l’Iranien Babak Anvari, révélé par son film d’horreur Under the Shadow, a dirigé Dakota Johnson et Armie Hammer dans un autre film d’horreur, Wounds. Dans ce long métrage, un barman retrouvant un téléphone portable oublié se retrouve pris dans une spirale horrifique. L’Afghane Shahrbanoo Sadat, pour sa part déjà remarquée à Cannes avec Wolf & Sheep, signe The Orphanage, récit d’apprentissage dans le Kaboul des années 80.

LES DÉCOUVERTES

Du côté des premiers longs métrages, citons la Péruvienne Melina Leon avec Cancion sin nombre qui raconte dans les années 80 le combat d’une jeune mère à qui on a retiré l’enfant à la naissance. La Brésilienne Alice Furtado, monteuse pour Eduardo Williams, réalise Sick Sick Sick, drame mystique dans lequel une jeune femme va tout faire pour ramener à la vie son amour mort accidentellement. Autre récit étrange : dans Les Particules, le Suisse Blaise Harrison raconte l’histoire d’un jeune homme confronté à des phénomènes étranges et modifications dans l’environnement. Et s’il s’est déjà illustré dans le documentaire, l’Autrichien Andreas Horvath signe son premier long métrage de fiction avec Lillian, le road movie d’une femme qui, à partir des États-Unis, cherche à rejoindre la Russie via l’Alaska. Ce long métrage est produit par son compatriote Ulrich Seidl.

S’ils ne réalisent pas leur premier long métrage, d’autres cinéastes encore méconnus seront des découvertes sur la Croisette. Le Suédois Levan Akin dans Et puis nous danserons raconte l’histoire d’un jeune danseur troublé par l’arrivée d’un rival qui devient son plus grand désir. Son voisin Finlandais Jukka-Pekka Valkeapää signe Dogs Don’t Wear Pants, dans lequel un homme veuf voit son existence bouleversée par la pratique de relations SM. Dans Oleg du Letton Juris Kursietis, un boucher venu chercher une vie meilleure en Belgique se retrouve sous l’emprise d’un criminel polonais. Remarqué à la Roche-sur-Yon avec le singulier La Vendedora de fósforos et monteur sur le film-fleuve La Flor, l’Argentin Alejo Moguillansky retrace dans Por el dinero la tournée d’un groupe d’artistes. Enfin, le Russe Kirill Mikhanovsky réalise la comédie américaine Give Me Liberty, dans laquelle un jeune homme conducteur d’un minibus pour personnes handicapées va vivre une journée incontrôlable.

LA FRANCE

La France hérite traditionnellement d’une bonne place à Cannes comme à la Quinzaine. Outre Bonello et Dupieux, cinq autres longs métrages français sont au programme. Rebecca Zlotowski raconte dans Une fille facile l’été inoubliable passé par une adolescente indécise aux côtés de sa cousine au mode de vie attirant. Dans Alice et le maire, Nicolas Pariser réunit Anaïs Demoustier et Fabrice Luchini dans la peau respectivement d’une jeune philosophe et du maire de Lyon. Swann Arlaud et Fanny Ardant sont au casting de la comédie Perdrix, premier film de Erwan Leduc dans lequel un homme fait la rencontre d’une femme qui va semer le désir et le désordre dans sa vie. Le documentaire On va tout péter de Lech Kowalski mêle lutte social et rock. Enfin, la clôture sera assurée par la comédie Yves de Benoît Forgeard, dans laquelle un rappeur (William Lebghil) se lie d’amitié avec… un réfrigérateur intelligent.

COURTS MÉTRAGES ET SÉANCES SPÉCIALES

Une sélection de courts métrages vient compléter cette sélection de long. Nous aurons l’occasion toute la semaine de revenir sur ce beau programme, qui comprend notamment des courts signés Ariane Labed ou Gabriel Abrantes. En séance spéciale, les festivaliers pourront découvrir le thriller Red 11 de Robert Rodriguez, que le réalisateur a tourné pour… 7000 dollars. Ce film est une plongée dans l’univers de la recherche médicale et ses cobayes humains qui acceptent de jouer les rats de laboratoire moyennant paiements.

Autre séance spéciale : Luca Guadagnino, qui vient de signer le très étonnant enchainement Call Me By Your Name / Suspira, dirige un casting all-star (Julianne Moore, Mia Goth, Kyle MacLachlan, KiKi Layne, Marthe Keller et Alba Rohrwacher) dans The Staggering Girl. Ce moyen métrage d’une mise en scène « bluffante » comme l’a décrit Moretti, raconte l’histoire, entre New York et Rome, de deux femmes unies par un lien de parenté. L’un des événements de cette Quinzaine sera l’installation en VR réalisée par Laurie Anderson et Hsin-Chien Huang. Nous reviendrons jusqu’à la fin du mois sur les films de cette sélection. Retrouvez la liste complète ci-dessous avec les premières images disponibles.

Longs métrages
Alice et le maire de Nicolas Pariser (France)
Et puis nous danserons de Levan Akin (Suède, Géorgie)
Halte de Lav Diaz (Philippines, Chine)
Cancion sin nombre (Song Without a Name) de Melina León (Pérou, Suisse)
Le Daim de Quentin Dupieux (France)
Ghost Tropic de Bas Devos (Belgique)
Give Me Liberty de Kirill Mikhanovsky (États-Unis)
First Love de Takashi Miike (Japon)
To Live To Sing de Johnny Ma (Chine, France)
Dogs Don’t Wear Pants de Jukka-Pekka Valkeapää (Finlande, Lettonie)
The Lighthouse de Robert Eggers (États-Unis)
Lillian de Andreas Horwath (Autriche)
Oleg de Juris Kursietis (Lettonie, Belgique, Lituanie, France)
On va tout péter de Lech Kowalski (France)
Les Particules de Blaise Harrison (Suisse, France)
The Orphanage de Shahrbanoo Sadat (Danemark, Afghanistan, France)
Perdrix d’Erwan Le Duc (France)
Por El Dinero d’Alejo Moguillansky (Argentine)
Sick Sick Sick d’Alice Furtado (Brésil, Pays-Bas, France)
Tlamess d’Ala Eddine Slim (Tunisie, France)
Une fille facile de Rebecca Zlotowski (France)
Wounds de Babak Anvari (États-Unis)
Yves de Benoit Forgeard (France)
Zombi Child de Bertrand Bonello (France)

Séances spéciales
Red 11 de Robert Rodriguez (Etats-Unis)
The Staggering Girl de Luca Guadagnino (Italie)

Courts métrages
Deux sœurs qui ne sont pas sœurs de Beatrice Gibson (Royaume-Uni, Allemagne, Canada, France)
Les Extraordinaires mésaventures de la jeune fille de pierre de Gabriel Abrantes (France Portugal)
Grand Bouquet de Nao Yoshigai (Japon)
Je te tiens de Sergio Cabalerro (Espagne)
Movements de Dahee Jeong (Corée du sud)
Olla d’Ariane Labed (France, Royaume-Uni)
Piece of Meat de Jerrold Chong et Huang Junxiang (Singapour)
Plaisir fantôme de Morgan Simon (France)
Stay Awake, Be Ready d’An Pham Thien (Vietnam, Corée du sud, Etats-Unis)
That Which is to Come is Just a Promise de Flatform (Italie, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande)

Exposition
Go Where You Look ! (Aloft / Chalkroom / To the Moon) de Laurie Anderson et Hsin-Chien Huang

Le site officiel

Nicolas Bardot

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