A voir en ligne | Critique : Jeune Juliette

Juliette est effrontée, malicieuse, un peu grosse et menteuse. Elle n’est pas vraiment populaire au collège, mais c’est pas grave : c’est tous des cons ! Juliette a 14 ans et elle croit en ses rêves. Pourtant, les dernières semaines de cours se montreront très agitées et vont bousculer ses certitudes sur l’amour, l’amitié et la famille…

Jeune Juliette
Canada, 2019
De Anne Émond

Durée : 1h33

Sortie : 11/12/2019

Note :

MADEMOISELLE JULIETTE A PAS VRAIMENT LA TÊTE À

« Vous êtes jeunes, vous êtes fringants, let’s go ! » éructe le prof de sports à ses élèves au tout début de Jeune Juliette. Juliette, comme à peu près n’importe quel humain normalement constitué, semble vivre le cours de sports du lycée comme un cauchemar – voire le lycée lui-même comme un cauchemar. « Vous êtes jeunes, vous êtes fringants, let’s go », essaie t-on pourtant de lui rentrer dans la tête.

C’est l’été le plus chaud dans ce petit coin du Québec où, selon l’héroïne, « tout est laid et tout est petit ». On croit voir venir ce récit d’apprentissage mais pourtant, grâce à une certaine finesse d’écriture, le film évite très régulièrement les clichés du genre. Avec ce postulat (une jeune fille joufflue est le souffre-douleur du lycée dans un endroit qui semble oublié du monde), on pense parfois au cinéma de Todd Solondz mais la Canadienne Anne Emond (lire notre entretien) en livre une version plus bienveillante et plus sucrée.

Les couleurs dans Jeune Juliette sont harmonieuses et délicieuses, toutes joliment assorties. Tout n’est pas aussi harmonieux dans la tête et le cœur de Juliette, incarnée par une épatante Alexane Jamieson avec ses faux-airs d’Émilie Dequenne. Dynamique et très charmant, le film trouve cet équilibre assez délicat entre tendresse et absence de mièvrerie. Et fait preuve de suffisamment d’humour et de sensibilité pour ne pas être prisonnier des archétypes. Une jolie réussite.


>>> Jeune Juliette est visible en ligne sur UniversCiné

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par Nicolas Bardot

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