Critique : Les Héroïques

Michel est un éternel gamin qui ne rêve que de motos et traine avec son grand fils Léo et ses copains. À cinquante ans, il doit gérer le bébé qu’il vient d’avoir avec son ex, et se bat pour ne pas répéter les mêmes erreurs et être un mec bien.

Les Héroïques
France, 2021
De Maxime Roy

Durée : 1h39

Sortie : 20/10/2021

Note :

UN HÉROS TRÈS DISCRET

Michel doit gérer sa vie qui prend l’eau, s’occuper d’un bébé dont il ne sait que faire, Michel a toujours des rêves d’ado – problème : Michel a 50 ans. Michel est un beautiful loser pour citer le titre d’un précédent court métrage de Maxime Roy ; Les Héroïques étant d’ailleurs une extension de ce court. Le film joue la carte du réalisme social, mais à nos yeux, les coutures de ce réel craquent très vite.

Le réalisme tel qu’il est dépeint dans Les Héroïques s’accommode très mal des artifices. Ici, on sent le verlan écrit, et chaque visage connu (Richard Bohringer en daron écorché, Ariane Ascaride en figure maternelle) vient jouer ce pour quoi on l’attend, jusqu’à devenir un cliché. Le film manque d’ambition, d’imagination, d’acuité, de personnalité, et reste bloqué dans un folklore pittoresque de gouaille à gueules. Quand père et fils se retrouvent à regarder Daniel Guichard qui chante Mon vieux à la télé, l’encre du stabylo surligneur est tellement fluorescente qu’elle finit par éblouir.

Le cinéaste porte un regard plutôt généreux sur ses personnages, et François Créton ressort de manière évidente dans le rôle principal. Hélas, la pauvreté générale des choix montre que, sous son aspérité de façade, Les Héroïques ressemble au contraire à un téléfilm fade et bourgeois sur un personnage censé être tout l’inverse.

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par Nicolas Bardot

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