Mois des Fiertés | Entretien avec Nicki Jizz

Avec Nicki Jizz, vous ne saurez jamais à quoi vous attendre. Nicki peut niquer ET l’extraterrestre ou s’envoler sur une poire à lavement, Nicki peut marier Michael Myers et Mariah Carey dans la même perf – quoi qu’elle accomplisse, Nicki devrait vous faire crier. Cette surprenante drag queen de San Francisco y présente une soirée politiquement engagée et n’hésite pas à adresser un bon gros « fuck you » aux célébrations traditionnelles du 4 juillet. Elle est notre invitée dans le cadre de notre dossier Mois des Fiertés.


Le cinéma est-il une source d’inspiration de votre drag ? Des icônes vous ont-elles servi de référence ?

Sans l’ombre d’un doute ! Les films ont toujours été une inspiration depuis que je suis enfant et ils m’inspirent encore aujourd’hui. La télé était plus ou moins ma baby-sitter et j’ai absorbé tout ce que j’ai vu à l’écran. J’aime m’inspirer d’un film, donner une touche personnelle et me l’approprier. La mode, l’intrigue, les films avec un rôle féminin fort ont toujours capté mon attention plus que toute autre chose, avant même que je ne commence à faire du drag. Les icônes qui m’ont servi d’inspiration en tant que personne et pour mon drag sont probablement Tiffany « New York » Pollard, Sandra Bullock et Grace Jones.

Si vous aviez carte blanche, quel acteur ou quelle actrice de cinéma souhaiteriez-vous relooker en drag queen ?

Tom Hardy. Je ne sais pas s’il ferait une très belle femme, mais j’ai très envie de l’aider à tucker (technique pour dissimuler les parties génitales d’une drag queen, ndlr).

Y a t-il un film dans lequel vous auriez rêvé de jouer en drag ?

Oh mon dieu oui !! J’aimerais jouer le rôle de Angela Bassett dans Où sont les hommes ? De Forest Whitaker. Le monologue dans la scène où elle est saoulée par son mari, qu’elle prend toutes ses fringues, les met dans une voiture et lui fout le feu est iconique. Si des Oscars étaient décernés pour une seule scène de film, celle-ci gagnerait haut la main. En fait n’importe quel rôle joué par Angela Bassett m’irait, elle est juste phénoménale.

En quoi votre drag est-il politique à vos yeux ?

Je ne dirais pas que mon drag est politique de façon évidente, du genre « dans ta face », mais il est politique et radical d’une certaine manière. Je suis un homme gay, cis, noir en Amérique, qui porte une tonne de maquillage et des faux-cils sur scène – si ça c’est pas politique alors je ne sais pas ce que c’est. Mais plus sérieusement, je présente une soirée intitulée Hoe is Life dans la région de la baie de San Francisco, qui est un show drag sexpositif et qui a à cœur de mettre en avant les moyens d’expression et d’épanouissement non-conformes aux normes de genre dans notre communauté. C’est une fête produite par des personnes noires, racisées, trans et bispirituelles et nous nous assurons de construire un safe space pour les QTPOC (queer and trans people of color, ndlr) de la région. Nous nous battons pour les droits des BIPOC (black, indigenous, and people of color, ndlr) et des travailleur.se.s du sexe, pour leur visibilité et pour apporter une réponse à leurs besoin.

Quel est votre film queer préféré ?

Question difficile ! Il y a beaucoup de grands films queer, mais je dirais probablement Tangerine de Sean Baker, avec Weekend de Andrew Haigh et Too Wong Foo (Extravagances en français, ndlr) de Beeban Kidron en choix complémentaires. Shelter de Jonah Markowitz est mon plaisir coupable et Sense8 des sœurs Wachowski est probablement ma série préférée.

Entretien réalisé par Nicolas Bardot le 8 juin 2020. Crédits photos : JP LOR / The City Photography / Christina Campbell.

Le compte Instagram de Nicki Jizz
La page Facebook de Nicki Jizz
Le compte Twitter de Nicki Jizz
La chaine YouTube de Nicki Jizz

| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |

Partagez cet article