Festival des 3 Continents | Entretien avec Natesh Hegde

Pedro est l’une des révélations du récent Festival de Busan. Présenté en compétition cette semaine au Festival des 3 Continents, ce film raconte l’histoire d’un homme peu à peu mis au ban de sa communauté. Pedro est un long métrage d’une grande beauté, au ton très singulier et qui révèle un talent à suivre. L’Indien Natesh Hegde est notre invité.


Quel a été le point de départ de Pedro ?

Le point de départ pour Pedro a été un incident qui est réellement arrivé à mon père. Mais toute l’histoire du film est romancée. Je pense que c’est avant tout une étude sur une personne et sa relation avec sa société, sa communauté, qui me fascine.

Pedro est visuellement magnifique. Comment avez-vous abordé la mise en scène de cette histoire et plus particulièrement votre façon de filmer la nature qui joue un rôle important dans le film ?

La nature est l’élément principal pour moi dans le film. J’ai écrit le scénario en gardant tous les lieux à l’esprit, ou en d’autres termes, le scénario n’était rien d’autre que la façon dont je vois le film dans mon esprit. Nous n’avons jamais utilisé de storyboards. Mon directeur de la photographie Vikas Urs est resté avec moi dans ma maison pendant plus d’un mois, nous avons trainé dans le village tout le temps. Peut-être avons-nous essayé de montrer l’endroit tel qu’il est, avec son propre rythme, ce qui le rend encore plus magnifique.

Vous parvenez à créer de l’empathie pour Pedro même s’il y a parfois une dimension pathétique dans le personnage. Comment avez-vous trouvé le bon équilibre pour écrire un personnage aussi profond et unique ?

J’ai essayé de rendre le personnage de Pedro aussi humain que possible, il est l’un d’entre nous avec toutes ses nuances. J’ai juste essayé d’imaginer une personne dans cette situation. Si l’on n’a pas d’empathie pour le personnage, on perd le lien avec l’histoire. Il y a beaucoup d’éléments autobiographiques dans le personnage de Pedro. Quoi qu’il en soit, nous sommes des créatures complexes.

Qui sont vos cinéastes de prédilection et/ou qui vous inspirent ?

Robert Bresson, Abbas Kiarostami, Ritwik Ghatak, Hou Hsiao-Hsien, G, Aravindan et Carlos Reygadas.

Quel est la dernière fois où vous avez eu le sentiment de voir quelque chose de neuf, de découvrir un nouveau talent ?

Un jour si blanc de Hlynur Palmason m’a vraiment impressionné.

Entretien réalisé par Nicolas Bardot le 14 octobre 2021.

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