Critique : Hard Paint

Porto Alegre. Pedro, un jeune homosexuel renfermé sur lui-même, ne sort de sa coquille que lors de performances qu’il donne sur Internet via sa webcam. Un jour, il découvre qu’un jeune homme copie ses performances. Pedro va alors chercher à rencontrer son rival…

Hard Paint
Brésil, 2018
De Filipe Matzembacher, Marcio Reolon

Durée : 1h58

Sortie : 15/05/2019

Note : 

BONJOUR TRISTESSE

Hard Paint a remporté le Teddy Award à la Berlinale, prix récompensant le meilleur film traitant de thématiques LGBT. La Berlinale a une tradition politique – même si elle ne se limite pas à cela – et la mise en valeur des diversités et des minorités, notamment sexuelles, fait partie de son ADN, avec une proposition généralement riche et qui ne se limite pas aux marges des sélections parallèles. C’est pourquoi le Teddy a beaucoup plus de poids qu’une Queer Palm qui, à Cannes, se décide généralement entre les 3 films et demi qui traitent de ce sujet. Mais contrairement à l’an passé qui fut un cru fort pour le cinéma LGBT à Berlin (Une femme fantastique, Call Me By Your Name, Seule la terre ou encore l’inédit Close-Knit), on a eu bien du mal à imaginer qui pouvait remporter ce prix cette année. C’est finalement ce film brésilien qui en a hérité.

Hard Paint raconte les déboires d’un jeune homosexuel se mettant en scène sur internet et qui trouvera peut-être l’amour là où il s’y attend le moins. Le film témoigne d’un climat de répression sexuelle qui est toujours d’actualité, mais s’il n’a rien de déshonorant, il ressemble à ces films qu’on croise en douze exemplaires dans n’importe quel festival LGBT. Hard Paint coche toutes les cases imposées d’un cinéma queer un peu vieillot avec son amour triste, son sexe triste, ses douches tristes, ses scènes de boite tristes – mais sans jamais vraiment faire preuve de personnalité d’un point de vue formel ou narratif. C’est déjà le sentiment que nous avait laissé Beira-Mar des mêmes réalisateurs, récit d’apprentissage gay pas particulièrement mémorable. On n’est pas sûr de se souvenir longtemps de ce long métrage qui manque de nerf et de caractère.

par Nicolas Bardot

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