Critique : Chasseurs de truffes

Dans les forêts secrètes du nord de l’Italie, un petit groupe d’anciens, accompagnés de leurs chiens fidèles, partent chaque année à la recherche d’un trésor : la truffe d’Alba, ingrédient le plus cher au monde. Ces chasseurs de truffes, véritables gardiens de terres menacées, luttent pour protéger leurs traditions et savoirs ancestraux.

Chasseurs de truffes
États-Unis, 2020
De Michael Dweck & Gregory Kershaw

Durée : 1h24

Sortie : 21/07/2021

Note :

CHASSE AU TRÉSOR

Le premier plan de Chasseurs de truffes est une splendeur dans laquelle on se plonge et dont on découvre peu à peu les détails. C’est un paysage dans les bois, un homme puis son chien se détachent, on ne sait plus si l’on regarde un film ou une peinture en mouvement. Cette force picturale et cette beauté pastorale traversent tout le documentaire des Américains Michael Dweck et Gregory Kershaw. Chasseurs de truffes se déroule dans la région du Piémont que Dweck et Kershaw filment un peu comme figée dans le temps. Et pourtant le film régulièrement va s’interroger sur ce qui était et ce qui n’est plus.

Quel sens prend une pratique traditionnelle lorsqu’elle devient la constituante d’un marché de luxe ? Chasseurs de truffes donne à voir plusieurs hommes âgés, quelques vieux dont le savoir est sur le point de se perdre. Ils « chassent » et trouvent des truffes, ils semblent vivre modestement comme hier, et pourtant leurs trouvailles atteindront parfois des sommes astronomiques. Lors d’un plan tragicomique, un socle et un coussin ridiculement coquets attendent que des truffes leur soient posées dessus.

Le film, produit par Luca Guadagnino, pose de bonnes questions, mais l’opposition entre les sympathiques papys à chiens et le monde avide et cupide qui les entoure flirte régulièrement avec le pittoresque. Le film est meilleur lorsqu’il est plus vivant – littéralement en sautant partout lorsqu’une GoPro est attachée à un toutou ou lorsque les cinéastes tentent d’incarner la nature et le monde vacillant dans lequel ces chasseurs paraissent vivre depuis toujours.

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par Nicolas Bardot

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