Berlinale 2019 | Critique : The Kindness of Strangers

A New York, divers personnages traversent une grave crise existentielle.

The Kindness of Strangers
Danemark, 2019
De Lone Scherfig

Durée : 1h52

Sortie : –

Note : 

QUELQUE CHOSE DE TENNESSEE

« I have always relied on the kindness of strangers » (« J’ai toujours compté sur la bonté des inconnus« ). Les derniers mots d’Un tramway nommé désir semblent avoir inspiré la Danoise Lone Scherfig, réalisatrice de The Kindness of Strangers. Parmi ses multiples personnages, la cinéaste se concentre rapidement sur une mère en fuite avec ses deux enfants sous le bras. Celle-ci ne peut plus dès lors que s’en remettre à la « bonté des inconnus » dans cette ruche bourdonnante qu’est New York.

L’un des garçonnets contemple Manhattan – ce pourrait être une vision merveilleuse mais ce Manhattan-là est vu à travers une vitre sale. On s’attend à une « autre » éducation, pour citer l’un des succès de la réalisatrice. Au pur réalisme social, le film préfère le ton du conte urbain. Le film traite de sujets graves, mais son esprit parvient régulièrement à rester léger, soit en allant dans la comédie, soit en prenant de la distance par le mélodrame.

Le long métrage, à nos yeux, se montre bien moins habile dans sa construction. The Kindness of Strangers est un film choral, soit un genre qui nécessite des doigts de fées pour qu’on ne voie pas les agrafes et coutures entre ses différents segments, personnages et propos. The Kindness parle du tissu social de la société, du dernier lien avec ses marginaux – cercle thérapeutique, soupe populaire, hôpital. Le long métrage a indubitablement du cœur, mais ses personnages sont à nos yeux trop occupés à dire et parler. Tout est un peu trop voyant dans ce long métrage d’une humanité généreuse mais aussi laborieuse et mécanique. Dommage pour Zoe Kazan, principal atout du film, dont le minois taillé pour la comédie émeut sans avoir à brandir les artifices à Oscars.

L’Oursomètre : The Kindness of Strangers peut être public-friendly, mais on imagine difficilement un jury constitué de profils aussi cinéphiles récompenser un long métrage aussi mainstream au mieux, sans personnalité au pire.

| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |

par Nicolas Bardot

Partagez cet article