La Roche-sur-Yon 2019 | Critique : Ridge

Une histoire composée de fragments de vies, un été dans la Suède rurale.

Ridge
Suède, 2019
De John Skoog

Durée : 1h11

Sortie : –

Note :

PORTRAITS AU CRÉPUSCULE

La Suédois John Skoog signe avec Ridge son premier long métrage mais son nom a déjà fait le tour du monde des galeries d’art et des foires d’art contemporain. Cela explique en partie pourquoi son film peut difficilement rentrer dans la seule case du documentaire puisque Ridge est au carrefour entre le doc, la fiction et l’art vidéo. On découvre en un lent, long et majestueux mouvement de caméra le décor idyllique du long métrage, une nature suédoise qui semble baignée dans un éternel coucher de soleil estival.

Les travellings latéraux successifs caressent ce paysage bucolique et de cette douceur naît une singularité. La sensibilité de la mise en scène fait basculer le familier dans l’étrange. Le film observe le contexte social d’une communauté rurale : les fermes, les vaches, la forêt, les fêtes de village où l’on écoute du Alcazar. Par la forme, Skoog s’intéresse à la dimension poétique plus qu’au film qui, littéralement, documente. Pour cela, le réalisateur prend ses distances avec les conventions narratives.

Le résultat est d’une très grande beauté plastique, où chaque scène d’un quotidien familier semble prendre un autre sens. C’est la poésie d’un tour en vélo silencieux tandis que la lumière décline, c’est l’étrangeté d’un geste habituel qui devient un rituel, c’est encore l’incongruité d’une machinerie paysanne regardée comme un objet de SF. Le film, assez prometteur, vient de remporter le Grand Prix de la compétition du Festival CPH:DOX.

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par Nicolas Bardot

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