Festival Black Movie | Critique : Querência

Suite à une attaque au sein de son ranch, Marcelo est contraint d’abandonner son métier de cowboy. Mais sa véritable passion est d’être maître de cérémonie pour des festivals de rodéo.

Querência
Brésil, 2019
De Helvécio Marins Jr.

Durée : 1h30

Sortie : –

Note : 

RODÉO, C’EST LA VIE PAS LE PARADIS

On le constate régulièrement en festivals mais aussi en salles : le jeune cinéma brésilien est l’un des plus intéressants du moments. Et si son premier long métrage (Girimunho, co-réalisé avec Clarissa Campolina) date de 2011, Helvécio Marins Jr (lire notre entretien) reste un cinéaste à la filmographie encore nouvelle puisque Querência n’est que son second film. Produit entre autres par Walter Salles, Querência se déroule dans un Brésil rural, une pampa non loin de la rivière Urucuia – un lieu bucolique qui semble coupé du monde. Helvécio Marins Jr sait mettre en scène la nature avec une grande élégance, exploitant au mieux sa puissante cinégénie.

« C’était le chaos » affirme pourtant le protagoniste, relatant un acte malfaisant qui semble contredit par ce décor si paisible. La grâce de Querência vient du fait que le film semble toujours au bord de quelque chose. Au bord du jour qui s’éteint – c’est un superbe film de crépuscules et les journées ici semblent toujours sur le point de s’achever tandis que le ciel se teinte de rose et d’orange. Au bord du réel également – il y a un dénuement documentaire dans Querência, dont le héros porte le même nom que son acteur. Mais il y a aussi un vacillement onirique, la qualité d’un rêve lorsque Marcelo orchestre un rodéo qui, une fois le soleil couché, semble se dérouler sur la lune.

Car c’est un beau film de nuit malgré le soleil qui tape. Helvécio Marins Jr filme les gestes quotidiens de son personnage principal, comme ses tâches ménagères. Il réserve aussi une certaine place au mystère, économisant les dialogues, filmant les silhouettes à contre-jour. On parlait d’un film toujours au bord de quelque chose : Querência parvient également, avec subtilité, à faire le portrait d’un grand garçon au bord d’être un adulte. Perdu dans quelques rêves et une douce torpeur.

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par Nicolas Bardot

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