Festival du Film Coréen | Critique : Our Midnight

Jihoon est un acteur dont la carrière ne décolle pas. Sa compagne le quitte pour se marier avec quelqu’un d’autre. Un soir, Jihoon rencontre par hasard Eunyoung, qui tente de se sortir d’une relation abusive…

Our Midnight
Corée du Sud, 2020
De Lim Jung-Eun

Durée : 1h17

Sortie : –

Note :

NUIT MAGIQUE

Our Midnight a de quoi craquer sous le poids des différents sujets qu’il aborde : le taux de suicide tristement spectaculaire en Corée du Sud, les relations abusives, l’échec professionnel et artistique… Mais pour son premier long métrage, la Coréenne Lim Jung-Eun (lire notre entretien) choisit de traiter cela à travers une sorte d’enchantement. Lors d’une scène de Our Midnight, le héros regarde ému un vieux film de Chaplin. C’est un clin d’œil assez évident sur ce que le film peut traiter de plus tragique mais avec énormément de cœur.

Les protagonistes de Our Midnight ne sont pas dupes : « les rêves ne remplissent pas le frigo ». Les garçons le soir se retrouvent pour se saouler en pensant à leur bullshit job. Le soir justement, car c’est là que semble s’ouvrir une dimension parallèle dans laquelle Lim et ses deux héros s’engouffrent. Our Midnight raconte la parenthèse mélancolique mais enchantée d’un garçon et d’une fille qui se retrouvent avec un monde à eux en marchant dans la ville endormie. Les ombres peuvent y être magiques, un temple qui surgit dans le décor a l’air d’une apparition merveilleuse. C’est en tout cas ce que la réalisatrice parvient à transmettre avec un talent prometteur.

Le film, qui saisit superbement la beauté et les contrastes offerts par le noir et blanc, exploite avec poésie la cinégénie d’un monde nocturne. Lim aime ses personnages, même quand, en ce qui concerne le héros, ils peuvent être un peu tête à claques. « Vous croyez tout savoir, hein ? », lui adresse t-on. Il y a quelque chose de fêlé chez les protagonistes du film, mais aussi une émouvante persévérance. Le long métrage a ses défauts mais sa beauté et son humanité font rayonner de vives couleurs dans ce noir et blanc.

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par Nicolas Bardot

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