Critique : Italo Disco – le son scintillant des années 80

Italo Disco. The Sparkling Sound of the 80s revient sur les grandes heures de ce genre musical qui a conquis le monde dans les années 80. Le documentaire explore ce qui constitue cette musique dansante, mais aussi son esthétique, sa place dans l’industrie musicale et ce qu’elle signifie en tant que phénomène social.

Italo Disco – le son scintillant des années 80
Allemagne, 2021
De Alessandro Melazzini

Durée : 1h02

Sortie : –

Note :

YOUR (ITALO) DISCO NEEDS YOU

Quelques notes de Righeira ou Ryan Paris suffisent pour reconnaître leurs tubes increvables – mais, de ce côté-ci des Alpes en tout cas, leurs noms sont peut-être moins familiers. Ce sont pourtant, comme les nombreux autres artistes cités dans ce documentaire (de La Bionda aux Flirts) des figures de l’italo-disco, l’un des genres considérés parmi les moins cool de la musique – en tout cas l’un des plus méprisés, ce qui constitue le lot communs des musiques faites pour le dancefloor.

Cette défiance, pour être poli, n’est qu’une question de perspective. Ou peut-être d’ignorance, pour être plus direct. C’est ce que l’Italo-Allemand Alessandro Melazzini explore dans Italo Disco – le son scintillant des années 80. Vamos a la playa serait une tube sorti d’une usine robotique des années 80 ? C’est pourtant un morceau dont le son diffère de ce qui pouvait s’entendre à l’époque. Melazzini retrace l’histoire et les origines, quelque part à Munich, chez Moroder et Donna Summer. Le musicien Pierluigi Giombini se remémore devant nous comment son succès Dolce vita a été composé. Mais le film, à vrai dire, dépasse le strict cadre musical et n’est pas essentiellement dédié aux secrets de studio.

On entend de temps à autres des intervenants qui fanfaronnent dans ce qui flirte parfois avec l’hagiographie, tandis que formellement, entre ses entretiens, ses images d’archives et sa voix-off langoureuse, Italo Disco déroule l’ABC (un peu trop ?) basique du documentaire. Mais les nombreuses pistes lancées sont passionnantes : comment l’italo-disco a été le témoin d’un boom technologique (avec la création de nouveaux synthétiseurs tous les mois) en même temps que d’un crépuscule (celui du vinyle à la fin de l’âge d’or du genre) ? Comment la musique a-t-elle été accompagnée par un essor de clubs spectaculaires ? Qu’est-ce qui, de la place laissée à un imaginaire rêveur aux souvenirs de vacances, rend l’italo-disco émouvante ? Le documentaire en tant que tel ne réinvente pas la roue mais propose un voyage musical tout à fait plaisant.


>> Italo Disco est disponible sur le replay d’Arte jusqu’au 11/09/2022

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par Nicolas Bardot

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