Critique : I’m Your Man

Alma, brillante scientifique, se révèle être une parfaite candidate pour se prêter à une expérience : pendant trois semaines, elle doit vivre avec Tom, un robot à l’apparence humaine parfaite, spécialement programmé pour correspondre à sa définition de l’homme idéal. Son existence ne doit servir qu’un seul but : rendre Alma heureuse.

I’m Your Man
Allemagne, 2021
De Maria Schrader

Durée : 1h45

Sortie : 22/06/2022

Note :

PILOTE AUTOMATIQUE

Un garçon, une fille, mais l’un d’entre eux est un robot. Combien de possibilités ? L’infini et au-delà, en théorie, mais le gentiment futuriste I’m Your Man opte pour le cadre identifié et plaisant d’une comédie romantique. Après une carrière d’actrice chez Margarethe von Trotta, Peter Greenaway ou Agnieszka Holland (ainsi que dans Aimée et Jaguar, qui en 1999 lui a valu le prix d’interprétation justement ici, à la Berlinale), Maria Schrader s’est distinguée comme réalisatrice avec notamment les épisodes de la série Unorthodox. En compétition officielle à la Berlinale, I’m Your Man est lui aussi un projet prévu initialement pour la télévision. Disons-le sans détour : cela se voit à l’écran (cela s’entend aussi dans cette musique d’accompagnement sans originalité). C’est ailleurs que le charme du film est à chercher, et à trouver.

Le rôle fort convoité du robot-parfait obéissant aux moindres désirs de sa maîtresse revient au Britannique charismatique Dan Stevens. Pour être honnête, il serait sans doute plus facile de juger entièrement de l’adéquation de ce choix de casting si Stevens n’était pas dirigé de façon à rouler des yeux comme dans une comédie à gags années 90. Peu importe car face à lui se trouvent deux des meilleures actrices allemandes, deux boss de fin de niveau qu’on rêverait de voir s’affronter sans personnage masculin entre elles.

Sandra Hüller (Toni Erdmann) creuse encore sa veine comique en jouant elle-même comme un robot nigaud, et Maren Eggert (J’étais à la maison, mais…) traîne dans son jeu nuancé l’écho des personnages insaisissables qu’elle a interprétés, notamment pour Angela Schanelec. Bien vu pour un film sur le paradoxe des sentiments humains. La trame d’Im Your Man est d’un classicisme assumé, pour ne pas dire prévisible, et c’est la partition d’Eggert qui lui donne le relief qui lui manque. Le film ne manque pas d’élégance, mais on aurait aimé un peu moins de chic lisse, et plus d’électrochocs.

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par Gregory Coutaut

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