Festival Black Movie | Critique : House of Hummingbird

Séoul, été 1994. Eun-hee est collégienne. Elle cherche sa place entre des parents qui se disputent, une sœur aînée qui fait le mur et un frère qui a la main lourde. Elle a un petit ami mais n’est pas très populaire à l’école. L’arrivée d’une nouvelle professeure dans l’institut privé où elle prend des cours de chinois va changer la façon dont Eun-hee voit le monde qui l’entoure.

House of Hummingbird
Corée du Sud, 2018
De Kim Bora

Durée : 2h18

Sortie : –

Note :

LES OISEAUX DE PASSAGE

House of Hummingbird est le premier long métrage de la Coréenne Kim Bora, et avec le camion de récompenses qu’il a remporté en festivals semaine après semaine, c’est aussi l’un des premiers longs métrages qui s’est le plus fait remarquer cette année. Et c’est assez mérité car ce récit d’apprentissage ample et délicat est réussi. Le film se déroule il y a 25 ans, le pays alors en transition se prépare à suivre la performance de son équipe à la Coupe du monde de football et les 2 Unlimited passent dans la boite d’à côté.

L’un des plus beaux plans du film met en scène ses jeunes héros contemplant un pont qui s’est écroulé. Il y a quelque chose de béant dans l’image et cette vision est comme surréaliste. Il y a un étrange trou également dans le cœur de la jeune héroïne du film, petit colibri que pratiquement personne dans son entourage ne semble écouter. « Qui comprend vraiment ce qui se passe en vous ? », lui suggère sa nouvelle enseignante qui va bouleverser sa vie.

House of Hummingbird raconte avec élégance une enfance abimée, entre violences familiales et parents démissionnaires. Comment affronte t-on une telle adversité à un âge où l’on est censé se construire ? « Même si on meurt, on sera toujours là », indiquent des banderoles de protestation laissées par des voisins menacés d’expulsion. La jeune Eun-Hee est bel et bien là, malgré les cicatrices laissées sur sa peau, et Kim Bora nous fait sentir sa respiration avec sensibilité.

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par Nicolas Bardot

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