Critique : Host

Six amis engagent un medium pour une séance de spiritisme sur Zoom pendant le confinement. Très vite, la situation dégénère quand ils réalisent qu’ils ont laissé entrer un esprit maléfique chez eux… Survivront-ils à la nuit ?

Host
Royaume-Uni, 2020
De Rob Savage

Durée : 1h02

Sortie : –

Note :

L’ÉCRAN FANTASTIQUE

Des films de maisons hantées aux films de home invasion, la peur du chez-soi n’est pas nécessairement une idée révolutionnaire dans le cinéma horrifique. Mais en temps de pandémie, de couvre-feu et de confinement, cette idée de manifestation fantastique et inquiétante dans le lieu précis où l’on devrait se sentir protégé est maline et fort à propos. C’est ce qu’explore joyeusement le Britannique Rob Savage (lire notre entretien) dans Host, dont la séance de spiritisme entre amies sur Zoom tourne très, très mal.

On a déjà vu des longs métrages où le found footage provient non pas d’un caméscope ou de caméras surveillance mais de l’écran d’ordinateur lui-même : on pense au chat de Unfriended ou aux multi-écrans de Profile. Mais le procédé reste suffisamment rare pour ne pas perdre de sa fraicheur et de son pouvoir d’immersion. Surtout, le dispositif est brillamment exploité par le cinéaste. En effet, Host coche à peu près toutes les bonnes cases. C’est un film qui parvient à donner l’illusion du réel par la qualité de son cast. C’est un film qui se sert au mieux de son minimalisme (un multi-écrans de chat pendant 1h) pour ne pas laisser une minute de gras.

Host a également la qualité de ne pas prendre ses spectateurs pour des idiots en accordant un soin à la mise en scène et à la crédibilité de ce qu’on voit. Il y a quelques sauts de foi à faire dans le film mais la majeure partie de ce qui est filmé est justifié, contrairement à certain found footages où la caméra n’a plus de raison de tourner. Host est très généreux, et parvient à ne pas être répétitif alors que les possibilités narratives sont naturellement restreintes par ce genre de procédé. Cerise sur le gâteau – et ce devrait être l’argument crucial pour ce type de tour de manège : le film, très réjouissant, parvient à faire peur.

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par Nicolas Bardot

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