Sheffield Doc/Fest | Critique : From the Wild Sea

À l’approche du pic de l’hiver, des volontaires européens œuvrant pour le sauvetage des animaux marins se préparent à une rude saison. Nuit et jour, toute l’année, ils travaillent sans relâche pour sauver la faune côtière des éléments potentiellement mortels : le pétrole, le plastique, les tempêtes. Le changement climatique alimente les conditions météorologiques violentes à travers les mers, et l’escalade des tempêtes hivernales est  accompagnée d’un rugissement sans précédent.

From the Wild Sea
Danemark, 2021
De Robin Petré

Durée : 1h18

Sortie : –

Note :

UNE BOUTEILLE A LA MER

Le premier plan de From The Wild Sea est à hauteur d’animal : un phoque, au bord de la mer. La caméra de la Danoise Robin Petré est comme à son chevet, à l’image du film entier qui se penche sur le sort des animaux victimes de l’activité humaine – même loin de la terre ferme. Un cygne, plus tard, traverse paisiblement le cadre ; au second plan passe un cargo tandis que des usines se dressent à l’horizon. Cet envahissement de l’espace va encore plus loin lorsque des animaux récupérés sont remplis du plastique qu’ils avalent. Petré s’invite dans une infirmerie un peu particulière et se demande ce que l’humanité peut rendre à la nature et à la faune.

Si From The Wild Sea est de facture très classique, il montre néanmoins assez régulièrement des choses qu’on n’avait jamais vues avant : le soin spécial apporté aux phoques, le séchage de plumes de cygnes ou une autopsie de dauphin. Au-delà du caractère inédit de ces images, Petré examine de manière très concrète le travail quotidien fait par les équipes de volontaires. Quelle action est possible vis-à-vis des animaux et quelle action également face au dérèglement climatique ?

Bienveillant mais pas niais pour autant, le documentaire observe avec honnêteté les limites des soins que les hommes peuvent apporter. Il y a un combat face aux éléments qui se met en place dans From The Wild Sea, et l’action humaine – un entraînement sur une baudruche de dauphin, une animation en costume de phoque qui ressemble davantage à un extraterrestre de Roswell qu’à une adorable peluche – peut parfois paraître limité. Mais, face à une mer parfois en sang, Robin Petré saisit, avec un sens de la pédagogie, l’urgence de ce combat.

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par Nicolas Bardot

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