Festival Black Movie | Critique : Fire

Tolik, un livreur de pain, vit avec sa femme enceinte Altynai, ses deux filles – Saule qui est sur le point d’entrer à l’université et sa sœur cadette – et un père quelque peu égoïste. La famille est noyée dans les dettes et se demande comment s’en sortir…

Fire
Kazakhstan, 2021
De Aizhan Kassymbek

Durée : 1h22

Sortie : –

Note :

FEU SACRÉ

Du Kazakhstan, on a pu voir ces dernières années les drames désespérés de réalisatrices telles que Zhanna Issabayeva (les formidables Nagima et Sveta) ou Sharipa Urazbayeva (le très prometteur Mariam et Red Pomegranate, en compétition cette année à Busan). Avec son synopsis chargé, Fire de Aizhan Kassymbek (lire notre entretien) semble appartenir à la même famille de drames noirs comme le charbon. Mais si le récit familial de Fire est rempli d’embuches, Kassymbek s’éloigne assez de la tonalité des films précédemment mentionnés.

C’est d’abord un choix esthétique – Fire est un film particulièrement coloré, qu’il s’agisse des supérettes où Tolik livre son pain ou de la boutique de lingerie visitée par son épouse Altynai, et il ne ressemble jamais vraiment à un drame social-type comme on peut en voir en festivals. Son utilisation de la lumière, plus particulièrement du rouge dans le dernier segment, rapprocherait davantage le film du thriller social. Mais Fire ne rentre pas vraiment dans ces cases, comme en témoignent ses scènes plus proches de la comédie voire même de la fantaisie dansée.

L’accumulation de malheurs pourrait flirter avec le pathos mais celle-ci rapproche plutôt Fire de la fable. On mesure les montagnes que Tolik a à renverser pour survivre. Si le ton est parfois plus léger, Aizhan Kassymbek ne perd pas de vue la réalité sociale qui accable les plus faibles. Le film peut, à nos yeux, se montrer moins adroit (comme lors de ces plans où les personnages s’adressent à la caméra comme s’ils étaient face à nous) et un traitement plus radical aurait peut-être donné plus de poids aux protagonistes. Mais c’est aussi ce mélange de naïveté, de tendresse et de bienveillance qui fait de Fire un premier essai attachant.

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par Nicolas Bardot

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