Berlinale 2019 | Critique : Breathless Animals

Un essai visuel qui juxtapose la voix off d’une femme racontant les souffrances de sa famille durant la Révolution Culturelle, et des images de la renaissance de la Chine contemporaine.

Breathless Animals
Etats-Unis, 2019
De Lei Lei

Durée : 1h08

Sortie : –

Note : 

NOUVEAU SOUFFLE

Que reste t-il du Grand Bon en avant ? De la Révolution Culturelle ? Du Mouvement d’envoi des zhiqing à la campagne ? Ce sont divers très grands sujets que traite le réalisateur d’origine chinoise Lei Lei, revenu auprès de sa mère pour l’interviewer dans cette production américaine intitulée Breathless Animals. Ce ne sera pourtant pas un documentaire traditionnel sur l’Histoire de la Chine.

Le film est constitué de divers fragments et c’est un portrait dont on voit les fissures. On n’apercevra jamais la mère ; on l’entend seulement. Ses propos ne sont pas illustrés au sens propre : les images que l’on voit proviennent d’ici et de là, des photos d’archives comme des images trouvées dans des magazines. Des images comme illustrations imaginaires du réel, plutôt qu’un réel plaqué et commenté.

La démarche est ludique, elle est aussi risquée. Le résultat est parfois aride et on perd régulièrement le fil de la conversation ou de la réflexion, le concept prenant régulièrement le pas sur le propos. Mais Breathless Animals est suffisamment inventif formellement pour susciter la curiosité, de ses boucles à ses superpositions en passant par ses collages ; deux orteils dans le cinéma traditionnel et les huit autres dans l’art vidéo.

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par Nicolas Bardot

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