Festival de Gérardmer | Critique : Beauty Water

Yaeji, une jeune femme obèse, découvre par hasard un produit de beauté pas comme les autres. Il suffit de l’appliquer sur la peau pour remodeler son corps et son visage selon ses désirs. Yaeji va ainsi pouvoir exaucer son vœu le plus cher : devenir la plus belle des femmes. Mais la beauté a un prix qu’elle va payer cher…

Beauty Water
Corée du Sud, 2020
De Cho Kyung-Hun

Durée : 1h25

Sortie : –

Note :

AU CŒUR DE LA BEAUTÉ

Adapté d’une bande dessinée en ligne, Beauty Water est le premier long métrage du Coréen Cho Kyung-Hun. Ce film d’animation au style assez singulier mêle à la fois un design lisse, rond et mignon, une certaine raideur de Sims et un aspect grimaçant-grotesque. Ces différentes sensations visuelles nourrissent l’étrangeté imprévisible du film. Une chose est sûre : l’animation se prête parfaitement à ce type de body horror.

Yaeji, stigmatisée pour son apparence, est convaincue que sa vie va changer grâce à une eau magique qui va la métamorphoser. La métamorphoser – exagérément. Cho Kyung-Hun met en scène des codes de beauté hyperboliques qui situent très rapidement le film dans le registre de la satire et de la farce. Cho n’a pas peur d’être cruel, et l’horreur carnavalesque ici racontée évoque les visions horrifiques grand-guignol d’un Junji Ito.

Le dernier tiers du film peine davantage et souffre peut-être de problèmes de rythme. Beauty Water brille davantage dans la fable zinzin que dans le thriller plus laborieusement articulé. Mais le film ne perd jamais de vue sa fantaisie psychotique et ce divertissement mordant est tout à fait appréciable.

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par Nicolas Bardot

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