Critique : 14 pommes

Shin-hong est un jeune entrepreneur birman qui souffre d’insomnies. Un jour, sa mère se rend chez un diseur de bonne aventure afin de l’aider à surmonter ses problèmes. Celui-ci conseille au jeune homme d’acheter quatorze pommes puis de se rendre dans un monastère situé dans le centre du pays, en pleine campagne. Shin-hong devra ensuite vivre comme un moine pendant quatorze jours et manger une pomme par jour…

14 pommes
Birmanie, 2018
De Midi Z

Durée : 1h24

Sortie : 16/05/2018

Note : 

BONNE POMME

Avec des longs métrages tels que Ice Poison ou Adieu Mandalay, le réalisateur birman Midi Z a commencé à se faire un nom sur la carte mondiale des cinéastes à suivre. Son dernier long métrage en date, le documentaire 14 pommes, a été sélectionné à la Berlinale dans la section Panorama. Le pitch de ce film pourrait sembler assez saugrenu : un homme souffrant d’insomnies et dont les affaires se compliquent entame une retraite de 14 jours chez des moines birmans, 14 jours à manger 14 pommes dans l’espoir de soigner ses malheurs.

Cette histoire de pommes est un MacGuffin, mais on assiste malgré tout à une scène cocasse : au marché, une discussion pointilleuse est tenue au sujet des pommes et de leur qualité. Puis le voyage débute. C’est ce que 14 pommes fait de mieux : non pas composer une carte postale exotique, mais s’enfoncer jusqu’au bout du chemin en donnant à voir un décor qu’on n’a peut-être jamais vu. Le cinéaste non plus ne s’était pas aventuré auparavant sur les terres montrées dans 14 pommes, et ce sentiment de découverte est communicatif.

Pendant une assez bonne partie, 14 pommes est quasi-muet. Ici ou là, le silence est rompu et les vannes d’une longue discussion sont ouvertes. Il y a de la place ici pour la méditation, il y a aussi une confrontation plus étonnante des idéaux du bouddhisme à des questions plus triviales. C’est à une curieuse embardée que le réalisateur nous convie, et qui ne se laisse pas figer par les attentes – à l’image d’une surprenante chanson d’amour ayant pour thème… les scooters.

par Nicolas Bardot

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