Critique : ★

★ propose une expérience cosmique totale avec un montage d’images de cieux étoilés dans de nombreux longs métrages.


Autriche, 2017
De Johann Lurf

Durée : 1h39

Sortie : –

Note : 

À LA BELLE ÉTOILE

Avec (c’est bien le titre du film, et non pas star ou étoile), le jeune Autrichien Johann Lurf (lire notre entretien) n’en est pas à sa première expérimentation mais c’est la première fois qu’un de ses paris formels s’exprime sur tout un long métrage. dure 90 minutes, mais autant vous prévenir, ce n’est que temporaire : le cinéaste a en effet prévu d’allonger le film au fil du temps – on reviendra très vite sur la raison.

est un montage expérimental d’images d’étoiles dans des tonnes et des tonnes de films. Des étoiles vintage, bricolées, animées, disco, réalistes… des cieux à n’en plus finir. Le montage se concentre exclusivement sur ces étoiles: pas de mouvement de caméra vers le sol, pas de plan de coupe sur un visage : la nuit, et les étoiles. « This is the universe. Big, isn’t it ? » (Ça c’est l’univers. Grand, n’est-ce pas ?) : c’est l’une des répliques off que l’on entend dans , un film où l’on entend effectivement beaucoup de choses. Des voix en anglais, en allemand, en russe, en japonais – mais pas de sous-titres. Une musique emphatique, une musique anxiogène, une musique pop, des musiques qui ressemblent à des génériques de fin qui ici n’en finissent pas. Mais aucun autre indice contextuel.

Dans , on voit sans cesse la même chose tout en ne voyant jamais la même chose. Il y a un pouvoir de fascination dans cette superbe succession de cieux étoilés. Quelque chose d’hallucinogène également par l’effet de répétition et d’absurdité, proche du VJing quand on scratche promptement d’un film à l’autre comme on passerait d’une station de radio à une suivante. Et lorsqu’on va de 2001, l’odyssée de l’espace à La Soupe aux choux, de Stromboli au Gendarmes et les extraterrestres, de Vaudou à Beyond the Black Rainbow, c’est aussi toute une grande histoire du cinéma que l’on feuillette. Que l’on identifie peu à peu, de manière ludique. Comme indiqué au début de cet article, le réalisateur devrait ajouter de prochaines étoiles car le cinéma ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Comme le pouvoir de séduction de cet ovni qui se fraye une route pas comme les autres parmi les astres.

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par Nicolas Bardot

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