Critique : Genèse

Le parcours de trois adolescents pris dans les tumultes des premiers émois amoureux, face au conformisme qui les entoure.

Genèse
Canada, 2018
De Philippe Lesage

Durée : 2h10

Sortie : 10/04/2019

Note : 

L’ÉCOLE DES PASSIONS

Dans les escaliers de l’école, un adulte surveille et réprimande les jeunes gens qui n’ont pas leur chemise correctement rentrée dans le pantalon. Chaque chose à sa place, alors que Genèse s’intéresse avant tout à ce qui, justement, est rarement bien rangé : les premières amours. Le réalisateur canadien Philippe Lesage raconte trois histoires naissantes dont les deux premières sont centrées sur de parfaites têtes à claques. Le premier est un égocentrique harceleur et grande-gueule, la seconde est une minaudeuse un peu niaise. Et c’est un choix intéressant de ne pas choisir, pour de telles histoires, des personnages immédiatement et facilement aimables.

Le résultat, à nos yeux, est trop épais. Le film tente un mélange de ton assez acrobatique entre le cabotinage guignol (dans la langue, la caractérisation parfois outrancière), la candeur adolescente (surutilisation de séquences musicales mélancoliques, couleurs chatoyantes) et la noirceur dramatique (pour ses dénouements). Les ruptures ne sont pas assez bien écrites pour échapper au pur arbitraire. On a le sentiment de voir un cinéaste qui appuie sur différents boutons pour donner au film ses différentes tonalités. Le résultat nous a semblé à la fois ambitieux, artificiel et crispant. Le dernier segment, narrativement moins chargé, est néanmoins envahi par une caméra à la présence très lourde. On n’aurait pas été contre plus de subtilité…

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par Nicolas Bardot

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