Critique : Sami, une jeunesse en Laponie

Elle, 14 ans, est jeune fille d’origine Sâmi. Elève en internat, exposée au racisme des années 30 et à l’humiliation des évaluations ethniques, elle commence à rêver d’une autre vie. Pour s’émanciper et affirmer ce qu’elle souhaite devenir, elle n’a d’autres choix que rompre tous les liens avec sa famille et sa culture.

Sami, une jeunesse en Laponie
Suède, 2017
De Amanda Kernell

Durée : 1h53

Sortie : 14/11/2018

Note : 

CONTE CRUEL DE LA JEUNESSE

Sami, une jeunesse en Laponie, premier long métrage de la Suédoise Amanda Kernell, raconte une histoire assez méconnue : celle de la ségrégation dont ont été victimes les populations laponnes en Suède. Le film s’ouvre sur une femme âgée ; celle-ci a l’air seule et ne semble d’ailleurs la bienvenue nulle part. Sami, une jeunesse en Laponie remonte le temps, et raconte le récit d’apprentissage d’une jeune fille, Elle Marja, dans les années 30. Les thèmes sont des classiques du genre : comment se construit-on, comment trouve t-on son identité – sauf qu’en plus d’être une jeune fille qui grandit, Elle Marja subit la violence des stéréotypes dans une société qui cherche à la rendre invisible (ou du moins, à nier ses origines).

L’histoire de Sami, une jeunesse en Laponie est efficace, mais son écriture manque de relief pour donner davantage d’ampleur aux enjeux dramatiques. Le film a pour lui d’être un témoignage politique – c’est par ailleurs le premier où l’on peut entendre le same du sud, une langue laponne qui n’est plus pratiquée que par 500 personnes aujourd’hui. La beauté âpre avec laquelle les décors naturels sont croqués parvient à séduire dans ce long métrage qui a enchaîné les succès en festivals.

par Nicolas Bardot

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